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Contexte et Justification

Dans les régimes démocratiques modernes, les partis politiques constituent une pierre angulaire et jouent un rôle fondamental dans l’exercice du droit de suffrage. Ils ont le mérite de pouvoir coaguler les opinions individuelles autour de grandes idées fondamentales et jouent dans la vie politique un rôle intermédiaire indispensable entre la masse des électeurs et le pouvoir. Il peut certes y avoir des partis sans démocratie, mais la démocratie serait inimaginable sans partis politiques. Leur comportement politique et leur implication dans le jeu politique sont d’autant plus déterminants qu’ils impactent le fonctionnement du système démocratique, quelle que soit leur appartenance idéologique.
Le Sénégal se retrouve, de nos jours, avec près de 300 partis politiques, alors qu’à la veille de la première alternance, il n’en existait que 42. Une prolifération et une augmentation exponentielle de ces partis sont devenues préoccupantes au regard de leur mission d’éducation citoyenne et de l’objet d’un parti politique : la conquête démocratique du pouvoir politique. 
La lisibilité de l’espace politique sénégalais devient un enjeu majeur de consolidation démocratique.
Une vraie démocratie suppose le bon fonctionnement de ses partis politiques, c'est-à-dire des forces politiques organisées et durables, groupant des citoyens de même tendance politique, disposant d’une assise à la fois nationale et locale, dont le but est de conquérir et d’exercer le pouvoir politique, en recherchant le soutien populaire. 
Les partis sont en effet des acteurs essentiels dans un régime démocratique, parce qu’ils rassemblent des intérêts divers, sélectionnent et investissent des candidats aux différentes élections, développent des propositions de politiques concurrentes procurant au peuple la possibilité de choisir. 
Les partis politiques constituent des organisations qui donnent vie à la démocratie. En clair, ils sont inséparables de la démocratie. Aussi, même critiqués, les partis demeurent-ils des outils indispensables et irremplaçables d’animation de la vie politique dans les démocraties contemporaines. 
Au Sénégal comme ailleurs, les partis politiques jouent plusieurs fonctions, parmi lesquelles celles d’expression du suffrage, d’animation de la vie politique, de socialisation, de programmation, de réalisation de politiques publiques, etc.
Selon les statistiques, au Sénégal, les jeunes de moins de 35 ans représentent au moins 65% de la population. Ils ont pris une part active dans la défense de la démocratie sénégalaise, lors des moments politiques aussi troubles que décisifs. Certains mouvements de jeunes sont totalement impliqués dans la défense de la démocratie ; ils visent notamment à faire prendre conscience à l’ensemble de la population de la nécessité de promouvoir une « gouvernance vertueuses » fondée sur de nouvelles valeurs démocratiques, seules susceptibles de faire émerger le « Nouveau Type de Citoyen », sans lequel le slogan d’un « Sénégal émergent » restera longtemps une chimère.
Pourtant, au regard de leur nombre et même de leur implication, on ne peut pas affirmer que les jeunes, au Sénégal, soient convenablement associés aux processus de prise de décision. Or, un pays qui se prétend une « vitrine démocratique » ne saurait encore plus longtemps mettre à la marge la majorité de sa population. Les références « socio-culturelles » souvent convoquées, pour maintenir cet état de fait, ne résistent pas longtemps à une analyse intellectuelle objective.
La charte africaine de la jeunesse, en son article 11, intitulé « de la participation des jeunes » prévoit pourtant que :
1. Tout jeune a le droit de participer librement aux activités de sa société. 
2. Les Etats Parties à la présente Charte prennent les mesures suivantes en vue de promouvoir la participation active de la jeunesse aux activités de la société. Ils s’engagent à: 
a) Garantir l’accès des jeunes au Parlement et à tous les autres niveaux de prise de décision conformément aux lois ; 
b) Favoriser la création d’une plate-forme pour la participation des jeunes à la prise de décisions aux niveaux local et national, régional et continental de la gouvernance ; 
c) Assurer l’accès équitable des jeunes hommes et des jeunes femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques ;  
d) Accorder la priorité aux politiques et aux programmes qui incluent les plaidoyers en faveur de la jeunesse et les programmes d’éducation par les pairs, destinés aux jeunes qui vivent en marge de la société tels que les jeunes déscolarisés et les chômeurs en vue de leur donner la chance et la motivation pour se réinsérer dans la société ; 
e) Faciliter l’accès à l’information pour permettre aux jeunes de connaître leurs droits et les opportunités qui leur sont offertes pour participer à la prise de décision et à la vie civique ; 
f) Mettre en place des mesures visant à professionnaliser le travail des jeunes et à introduire des programmes de formation pertinents au sein de l’enseignement supérieur et des autres institutions de formation similaires ; 
g) Apporter l’appui technique et financer au renforcement des capacités institutionnelles des organisations de la jeunesse ; 
h) Mettre en place des politiques et des programmes de volontariat destinés aux jeunes aux niveaux local, national, régional et international en tant que forum important de la participation des jeunes à la gouvernance et au développement du continent et comme outil de formation par les pairs ; 
i) Promouvoir l’accès à l’information et aux services qui permettraient aux jeunes de connaître leurs droits et leurs responsabilités ; 
j) Inclure des représentants de la jeunesse, comme faisant partie intégrante, de leurs délégations aux sessions ordinaires de l’Union africaine et autres réunions pertinentes afin d’élargir les réseaux de communication et de promouvoir les débats sur les questions relatives aux jeunes. 
 A l’instar des autres pays d’Afrique, le Sénégal est loin du compte en matière de participation politique des jeunes ; du moins, en matière d’intégration des jeunes dans le processus politique de décision.
Seulement, même en démocratie, la plupart des droits ne se donnent pas, mais se conquièrent. Pour qu’une lutte aboutisse à des résultats, il est nécessaire que les acteurs utilisent les bonnes armes. 
La revendication d’une participation politique efficiente et plus équitable des jeunes a comme terrain l’arène politique. Or, à ce niveau, il n’est point besoin de rappeler qu’en démocratie, la capacité à argumenter, à négocier, à convaincre, à s’affirmer… est primordiale. Toutes choses qui requièrent des aptitudes qui, elles, ne sont acquises que par une formation de qualité. Si les jeunes veulent participer au débat public et à la prise de décision, ils devront d’abord disposer de connaissances solides, mais surtout se montrer crédibles dans leur aptitude à défendre leurs revendications légitimes. Et la défense de ces revendications passe nécessairement par l’acquisition des outils indispensables à un leadership politique.
Consciente des enjeux fondamentaux liés à l’accès des jeunes à la sphère de décision et fidèle à son attachement aux principes directeurs qui régissent le libéralisme comme projet global de société et garante de ses valeurs, la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté prend l’heureuse initiative de fonder l’Académie Libérale de Formation Politique (ALFP) qui se veut un cadre de réflexion, d’échange, de production politique, mais surtout de renforcement de capacités des jeunes leaders. 
L’Académie Libérale a pour ambition de constituer une force motrice qui produit un réservoir de talents, dotés suffisamment de connaissances, d’aptitudes et de compétences, pouvant engendrer la réalité de l’action politique et sociale.
Plus généralement, l’Académie Libérale est une plateforme qui répond à une exigence des jeunes leaders d’être bien outillés pour mieux faire face à leur obligation de défendre et de promouvoir la culture démocratique au Sénégal, mais aussi les valeurs et principes qui régissent un Etat de droit. 
La FNF compte ainsi contribuer au renforcement des partis politiques d’obédience libérale, afin que leurs jeunes manient avec de meilleurs outils les situations relatives à la gouvernance démocratique et à l’animation politique. Avec cette formation d’excellence, ils pourront ainsi prendre part à la production et à l’animation politiques.
 

Objectif Général 

L’objectif général de l’Académie Libérale est d’offrir aux jeunes leaders politiques une formation d’excellence, en leur dotant d’outils intellectuels, techniques, moraux et idéologiques nécessaires, leur permettant d’acquérir une pleine conscience citoyenne, facilitant ainsi l’accès à la prise de décision.

Objectifs spécifiques  

La formation vise à développer chez les participants :

  • des aptitudes, habiletés et réflexes de leadership (développement personnel) ;
  • une maîtrise des concepts et principes de gouvernance démocratique et d’Etat de droit, d’économie de marché ainsi que des enjeux liés à la protection et à la promotion des droits de l’homme ;
  • Une claire compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux du Sénégal et d’Afrique ainsi que de la géopolitique internationale ;

Il s’agira, par ailleurs de :

  • doter les participants d’outils pour communiquer avec impact et aisance ;
  • renforcer la capacité des participants dans les techniques de prise de parole et dans le discours politique, bref pouvoir débattre, convaincre et influencer ;
  • aider les participants à créer un plan de développement personnel avec des objectifs clairs basés sur le modèle du leadership transformationnel ;

Groupes cibles

Ce cycle de formation s’adresse aux jeunes leaders, âgés de 20 à 40 ans, membres d’organisations libérales affiliés aux partis et réseaux libéraux au Sénégal et en Afrique.

Méthodologie

Le programme de la formation sera délivré en s’appuyant sur diverses approches pédagogiques, combinant une transmission du contenu de manière descendante par des exposés théoriques, appuyés par des supports de présentation, avec la méthode interactive visant à impliquer les participants à travers des brainstormings participatifs, des exercices d’application, des études de cas pratiques en groupes de travail et des simulations.